Un jour, je demandais à ma fleuriste un bouquet. Elle me questionna ce que j’aimais et se mettait à composer le bouquet en rajoutant une fleur ici et là pour sa composition, … et petit à petit le tableau floral se construisait sur son intuition que je n’arrivais pas à saisir.

Yabel LeMay fait la même chose en fait, elle pratique ce qu’elle appelle des hypercollages : mais elle va elle-même chercher des fleurs dans la nature, des branches, des mousses. Elle se constitue une bibliothèque d’images qui n’ont pas de problème de conservation : elles sont numériques. Le découpage est alors minutieux et l’assemblage se construit petit à petit pour en arriver aux bouquets géants que l’on voit.

Quel boulot ! C’est de l’hyper-photoshop. Il y a une dynamique dans ses compositions qui s’appuie sur beaucoup de choses : les ombres et zones claires, les couleurs, les lignes, les matières – Prenez le temps et voyez comment elle vous ballade à travers l’image, des promenades qui valent le détour. Parfois le vignettage nous projette au centre de l’image, quand elle n’utilise pas le vignettage inversé pour donner un sens vaporeux et poétique de légèreté. Poésie aussi apportée par la texture, telle une peinture – technique qui nous éloigne de la vue simple de la réalité.

Quand on voit ses réflexions en analysant des tirages de plusieurs mètres, on comprend qu’on n’est pas dans une démarche d’amateur. Si chaque élément de l’image est un calque de photoshop, on imagine aussi la puissance de sa machine : tout est à une échelle démente.

J’essaye d’imaginer son travail, combien de temps faut-il pour faire une de ses compositions ? J’admets en secret qu’on ressent un peu une lassitude tout étant basé sur une même approche, mais essayons de comprendre comment elle fait pour se renouveler, partir sur d’autres couleurs, lumières, formes ….

Bon, de l’eau de rose me direz-vous ?  Oui parfois mais, c’est tellement bien fait. Des fleurs, belles mais je me suis dit ouf, elle aurait pu ajouter des oiseaux …, mince, elle l’a fait et même un cheval, …. et un cheval avec un oiseau … là je ne peux plus suivre. Les gouts et les couleurs ne se discutent pas dit-on (mais en fait ce sont les seules choses qu’on peut discuter).

Autre chose : Lumas propose une série de ses images comme tableaux en les insérant dans un habitat standard. L’expérience est intéressante à tenter pour nos propres images (avec lightroom, photoshop, PowerPoint .. ).

https://ysabellemay.com

https://fr.lumas.com/artist/ysabel_lemay-3/?srsltid=AfmBOooETXpp2TWSwdJ5m0yKJi9qDMY6htzugmIdUWZ9A4yM4cLMFCgz

Gilles