Le titre d’un de ses livres, « instants très simples » suffit à résumer son approche de la photographie.

Nous avions invité à Rennes son mari, John Batho, dans le cadre des « rencontres photographiques », d’une gentillesse et attention remarquables, Claude devait l’être aussi. Ses photos montrent l’univers simple d’une mère de famille, ses enfants, les objets du quotidien. De la photo classique et simple qui montrent la vie classique et simple d’une femme à la maison. Dans les années 50, elle voit la femme acquérir une autonomie et se libérer (Delphine sa fille en montre le chemin) : cela ne semble pas toucher son quotidien.

Son quotidien, elle nous le montre en toute simplicité, sans subterfuges. Je crois reconnaitre des éléments de vie que j’ai pu voir par ma mère et ma grand-mère, un monde qui n’existe plus.

Mais ce qui me pousse à parler de Claude Batho c’est aussi ce regard sur son quotidien : saurions-nous photographier le nôtre aujourd’hui ? Il le faudrait mais sait-on voir quel est notre quotidien, les objets de tous les jours … c’est banal et sans intérêt aujourd’hui, mais quelle lecture en aurons-nous dans 50 ans ?  Oui il faut le faire, en gardant le regard simple de Claude.

Claude a exposé sa modeste simplicité dans des lieux prestigieux qui lui ont bien rendu la noblesse de son regard.